Quels sont les facteurs de risque des femmes recourant à des IVG à répétition. Moyens de prévention
Auteur:
Alouini Souhail
Date de publication:
2000
Type de document:
Cycle d'étude:
Résumé:
Malgré des moyens contraceptifs sûrs et efficaces, les IVG à répétition sont en
augmentation en France depuis 25 ans, date de la légalisation de l'IVG: Loi
VEIL (1975).
Partant de ce constat, nous avons voulu évaluer nos pratiques au sein d'un
planning familial, celui de l'Hôpital J. Verdier, à l'aide d'un questionnaire
adressé aux 147 femmes qui ont fait 2 IVG jusqu'en 1997 et d'entretiens avec
l'équipe soignante. 30 patientes ont répondu au questionnaire. 22 d'entre elles
soit 73% ont refait une ou plusieurs IVG dans l'intervalle 1999-2000. 10 femmes
(33%) sont Africaines et 9 (30%), sont françaises. 36% soit 11 patientes sur 30
sont catholiques et 43% ne pratiquent aucune religion. 22 patientes, (73%), sont
en couple et vivent avec leur conjoint.Une seule femme sur 30 n'a pas d'enfants.
23 patientes (76%) ont un emploi et aucun foyer n'est sans ressources. la
contraception est absente dans 7 cas (23%). La contraception d'urgence est
méconnue dans 90% des cas (27 cas sur 30), la pilule du lendemain indiquée en
cas de rapports sans contraception est ignorée par une femme sur deux (15) et le
rattrapage de pilule lors d'un oubli est ignoré par 30% des femmes soit 9 sur 30.
Des difficultés psychologiques sont retrouvées dans 29% des cas, un besoin
d'aide psychologique est réclamé par 7 patientes sur 30 soit dans 23% des cas , il
est suivi de consultation psychologique dans 28% des cas. Les soignants ont
repéré des états de précarité à l'origine de l'absence de contraception, des
difficultés psychologiques, culturelles et religieuses pouvant être à l'origine de
résistance à la contraception.
Cette étude montre que les patientes qui font des IVG à répétition, ont des
difficultés psychologiques, une insuffisance d'information sur la contraception,
une mauvaise gestion des contraceptions voire une absence de contraception.
Des états de précarités et une résistance aux contraceptions anciennes de
première génération remboursées sont parfois retrouvés.
Un suivi standard n'est pas adapté.
Les patientes qui ont fait 2 IVG, pourraient bénéficier en plus des consultations
habituelles:
d'une consultation avec un psychologue,
d'une consultation d'information sur la contraception avec la remise d'un
document.
De mesures plus générales telles que la gratuité de la pilule pour les patientes en
état de précarité et le remboursement des pilules de nouvelle génération.
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