Evaluation du risque de recours abusif à l'IVG en France suite au délai supplémentaire de deux semaines

Auteur: 
Estève R
Date de publication: 
2001

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Résumé: 
Objectif. Le délai pour l'IVG en France a été allongé récemment de deux semaines passant de 10 semaines de grossesse (12 SA) à 12 semaines de grossesse (14 SA). En raison des progrès de l'échographie, certains foetus sont soupçonnés de présenter une malformation au 1er trimestre de la grossesse. Le diagnostic échographique de sexe à 12 SA est parfois possible. Nous évaluons en quoi l'allongement du délai légal d'IVG peut inciter des femmes à y recourir à partir des seuls critères échographiques. Méthodologie. L'enquête a été menée au mois de mars 2001 dans le Service de Gynécologie-Obstétrique de l'Hôpital Jean Verdier de BONDY. Deux questionnaires ont été élaborés au Laboratoire d'Ethique Médicale de Necker et appliqués auprès de 128 femmes et 24 soignants. Résultats. Le recours à l'IVG serait potentiellement fort en cas de laparoschisis ou d'absence d'une main, faible en cas de clarté nucale et quasi inexistant en cas de sexe non désiré dans une population ayant en moyenne moins de un enfant par femme. Conclusion. Un consensus national sur les anomalies foetales à rechercher et à ne pas rechercher (comptage des doigts ? lèvre supérieure ?…) et l'éventuelle détection du sexe à l'échographie du 1er trimestre nous paraît urgent devant les progrès technologiques faits. Une information claire et non alarmiste est primordiale face à une anomalie foetale devant conduire à un diagnostic anténatal complet et précis (caryotype, contrôle échographique deux à trois semaines plus tard).
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