Fin de vie programmée et don d'organes. Enjeux individuels, communautaires et prudentiels

Auteur: 
Lesieur Olivier
Date de publication: 
2015

Type de document:

Cycle d'étude:

Résumé: 
La transplantation d’organe améliore durablement la qualité de vie de patients en défaillance organique terminale. Malheureusement le nombre de greffons disponibles est insuffisant pour traiter tous les patients inscrits en liste d’attente. En France, les organes greffés proviennent essentiellement de donneurs en mort encéphalique. En cas de maladie grave, incurable et rapidement mortelle, il est également possible dans certains pays (dont la France) d’arrêter les thérapeutiques qui maintiennent artificiellement un patient en vie et de prélever ses organes une fois le décès par arrêt circulatoire constaté. La loi n°2005-370 du 22 Avril 2005 (dite loi Léonetti) autorise l’arrêt des traitements lorsqu’ils apparaissent « inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie ». Pour certains, cette fin de vie médicalement planifiée devrait prendre en compte les souhaits du patient en matière de don d’organes et l’intérêt de la greffe pour la société. La position française était néanmoins jusqu’en 2014 de ne pas considérer le patient en fin de vie comme un donneur potentiel afin d’éviter toute confusion entre la décision d’arrêter les traitements curatifs et l’intention de prélever ses organes. Alors que ce type de prélèvement a débuté fin 2014 dans quelques sites pilotes français, nous avons examiné les aspects pratiques, juridiques et éthiques du prélèvement d’organe en situation de fin de vie médicalisée, en focalisant notre réflexion sur les droits du patient, la définition de la mort, la temporalité du processus de prélèvement, et les éléments qui déterminent les modalités d’arrêt des suppléances vitales.
Mots-clés: 
soins intensifs
fin de vie
limitation thérapeutique
processus décisionnel
arrêt circulatoire
mort cérébrale
prélèvement d'organes