L'obligation de soins en psychiatrie suite à la réforme du 5 juillet 2011
Auteur:
Ruault-Chenu Karine
Date de publication:
2012
Type de document:
Cycle d'étude:
Résumé:
La loi de réforme du 5 juillet 2011 a modifié les règles régissant la prise en charge des
personnes atteintes de troubles mentaux. La notion de « soins sans consentement » est
venue se substituer à celle d’ « hospitalisation sans consentement ». Changement
terminologique ou philosophique ? La psychiatrie est la seule spécialité médicale où
l’obligation de soins est érigée comme un régime à part entière. Toutefois, les soins libres
demeurent le régime de principe, les soins sous la contrainte devant conserver un caractère
exceptionnel.
La loi a répondu à des attentes de longue durée en instaurant entre autres un contrôle
judiciaire systématique des hospitalisations complètes de plus de quinze jours, une période
d’observation et de soins de 72 heures et une procédure spécifique au cas de péril
imminent. Dans le courant de l’année 2011, 5 unités pour malades difficiles ont été
inaugurées, conformément à ce qu’avait annoncé l’ancien Président de la République dans
son discours à Antony.
Cette réforme garantie-t-elle le respect des droits des patients soignés contre leur
gré ? Le soin imposé peut-il permettre la rémission d’un malade psychiatrique ? Cette loi
satisfait-elle ceux qui la subissent comme ceux qui la mettent en application ? Des
psychiatres et des patients ont donné leur avis ; la synthèse de leurs témoignages traduit les
antinomies propres à la psychiatrie et spécifiques à cette réforme.
Cette loi a le mérite d’avoir mis le droit français en conformité avec les exigences de
notre Constitution et de la Convention européenne des Droits de l’Homme sans pour autant
avoir réussit à satisfaire pleinement les praticiens qui déplorent trop souvent l’inadaptation
du texte à leur quotidien.
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