Résumé:
Les personnes handicapées mentales peuvent rencontrer des difficultés spécifiques en rapport avec l’alimentation, qui posent des problèmes éthiques lorsqu’on envisage de mettre en place une prévention de l’obésité. On peut en particulier craindre une stigmatisation supplémentaire liée à leurs comportements alimentaires, et une remise en cause de leur autonomie. Il s’agit de poser le problème d’une éventuelle liaison entre l’éducation spécialisée et l'éducation sanitaire nutritionnelle. Quel rôle l’accompagnement socio-éducatif doit-il jouer dans la prévention du surpoids ? Dans une enquête de terrain, nous avons interrogés les professionnels d’un foyer de vie pour adultes handicapés mentaux sur l’accompagnement des repas dans leur institution. Il nous est apparu que les professionnels sont sensibilisés à la question de l’obésité mais que de nombreux flottements persistent dans l’appréciation des actions à mettre en place. Notre discussion tente d’apporter un éclairage philosophique sur la notion d’autonomie.