Résumé:
La gestion de cas en gérontologie constitue un nouveau champ professionnel en France, à la
rencontre des secteurs sanitaires et sociaux, dans lequel un professionnel assure la
coordination de l’ensemble des intervenants auprès d’une personne âgée fragile. Cette mission
s’appuie sur le principe éthique de bienfaisance, et interroge les principes de respect de
l’autonomie, de justice et de non-malfaisance. Notre travail a visé à caractériser les conflits de
valeurs rencontrés par les gestionnaires de cas en France. A partir d’une recherche
documentaire, d’une analyse a posteriori d’entretiens individuels, et de « Focus groups»
(groupes de discussion), nous avons tenté d’identifier et de confronter les valeurs qui sont
transmises aux gestionnaires de cas, celles qu’ils revendiquent et celles qu’ils mettent en
pratique.
Les situations rapportées ont concerné l’équilibre entre protection de la personne et respect de
son autonomie, les conditions du partage d’information et la question de la répartition des
ressources. Les gestionnaires de cas ont en particulier exprimé leur attachement à l’idée de
respect de la personne, et à la nécessité de prendre des risques pour respecter sa volonté.
L’évaluation de la cohérence entre valeurs transmises et pratiques, et la mise en perspective
des principes éthiques attachés à la gestion de cas en France par l’analyse de la littérature
internationale, nous ont conduit à proposer des ajustements quant à l’enseignement que
reçoivent les gestionnaires de cas, et à préciser le rôle de l’institution.